Des affiches et des visages

S’il y a un geste incontournable dans une campagne électorale, c’est bien celui-là. Après avoir distribué des flyers dans le privé des boîtes aux lettres, après s’être porté au devant des Serpelious en « présentiel » et en visioconférence, l’Association Saint-Sulpice Ensemble (ASSE) a posé ses affiches aux quatre coins de la commune. Plusieurs équipes se sont relayées pour les visser sur des plaques en métal et des panneaux en bois, les suspendre à des grilles et à des grillages, les accrocher à des fenêtres et à des volets. Histoire de marquer une présence. Histoire, aussi, de témoigner d’un style, d’une identité, d’une façon de pratiquer la politique.

L’ASSE a souhaité afficher des visages. Pour faire honneur, bien sûr, à ses candidats, prêts à offrir de leur temps et de leur énergie à Saint-Sulpice. Mais aussi pour rappeler sa conviction que la politique communale est d’abord une affaire de personnes. Prendre les bonnes décisions au niveau local exige de s’adapter à des situations concrètes dans un environnement changeant, ce qui suppose des compétences de base, le goût de la réflexion et le courage d’accepter la réalité telle qu’elle est et non telle qu’on la décrète. Or, ces aptitudes ne sont pas données par une affiliation idéologique, quelle qu’elle soit : elles se cultivent dans la conscience et l’intimité de chacun.

Une telle position ne traduit ni un désintérêt pour les idées, ni une volonté d’opacité. L’ASSE a accompli depuis les élections communales de 2016 un important travail collectif pour se donner des valeurs et un programme, puis pour les diffuser publiquement. Mais sa vision ne se réduit pas à des textes figés. Elle se veut ouverte à la complexité de la vie en société. Et pour cause : à partir du moment où un groupe politique souhaite défendre le bien commun, et non des particuliers, il se doit de chercher sans relâche des équilibres entre des intérêts divergents, et parfois même contradictoires. Des équilibres qui ne sont pas donnés une fois pour toutes, dans un corpus doctrinal, mais à chercher sans relâche et sans oeillères, là où ils s’annoncent les plus prometteurs.

Pour affronter cette complexité, qu’espérer de mieux qu’une diversité de sensibilités et de points de vue ? Cette diversité, l’ASSE la propose avec ses 53 candidats.