L’ASSE plafonne à quatre municipaux

L’Association Saint-Sulpice Ensemble (ASSE) n’est pas parvenue à placer sa cinquième candidate lors du 2e tour des élections à la Municipalité. Roxane Berner, créditée de 528 voix (46,07% des suffrages), s’est inclinée devant son adversaire des Serpelious de Centre-Droite (SCD) René Piller, qui en a obtenu 593 (51,75%). Avec quatre ASSE et un SCD, l’exécutif de la commune retrouvera dès le 1er juillet la composition qui avait été la sienne à l’issue des élections de 2016. L’arrivée du Parti libéral-radical et des Verts sur la scène politique locale n’y a rien changé.

Avec 652 voix au 1er tour contre 347 à son adversaire, Roxane Berner disposait d’un net avantage sur le papier. Mais deux facteurs ont renversé la situation.

René Piller devait son mauvais score du 1er tour non à sa faiblesse mais au fait qu’il figurait au bas d’une liste de six candidats. Soit une liste trop nombreuse où un nom devait être systématiquement biffé par l’électeur qui la choisissait et, quand ce n’était pas le cas, où le dernier nom devait être tracé par les scrutateurs au moment du dépouillement. A ce jeu, la perte a sans doute avoisiné les 200 suffrages. Ce qui signifie que les potentiels des deux candidats étaient beaucoup plus proches qu’il n’y paraissait à la lecture des seuls résultats.

Roxane Berner n’en gardait pas moins de l’avance sur le plan mathématique. La situation a basculé en sa défaveur en raison d’un second facteur. Une fois l’ASSE solidement installée à la Municipalité, de nombreux Serpelious ont souhaité éviter qu’elle ne monopolise les sièges à l’exécutif. Ce souhait s’est exprimé très tôt dans la campagne du 2e tour et il n’a cessé de ressurgir dans les discussions. Les arguments qui lui ont été opposés, comme les grandes qualités de la candidate et les avantages d’une Municipalité cohérente, n’ont pas eu le même poids.

La remontée de René Piller s’est déroulée dans un contexte de moindre mobilisation des électeurs au 2e tour : si le taux de participation est resté remarquablement élevé à Saint-Sulpice comparé à celui des autres communes du canton, il n’en a pas moins chuté en trois semaines de 53,3% à 44,6%. S’agit-il d’une simple coïncidence ? Ou les deux phénomènes sont-ils liés en raison d’un électorat SCD plus « assidu » que celui de l’ASSE ? Bien malin qui pourrait trancher. Mais l’hypothèse vaut d’être posée.