L’ASSE met un terme à sa relation avec Alain Clerc

Communiquée à la mi-décembre, l’annonce d’une assemblée générale extraordinaire consacrée à l’exclusion de Monsieur Alain Clerc (syndic) de l’Association Saint-Sulpice Ensemble (ASSE) a frappé les esprits. A l’heure prévue, le lundi 20 janvier au soir, l’importance du rendez-vous a été confirmée par une affluence exceptionnelle : 50 personnes (sur 65 membres) ont pris place au Foyer des Pâquis (photo) pour se joindre au débat et participer au vote.

Le Comité de l’ASSE a ouvert la discussion en exposant les raisons de sa démarche. « Après de longs mois de réflexion, a-t-il indiqué, le Comité de l’Association Saint-Sulpice Ensemble est arrivé à la conclusion, et ce à l’unanimité de ses membres, qu’il ne lui est plus possible de travailler avec M. Alain Clerc. Le point de non-retour a été atteint. »  

La parole a ensuite été donnée à l’intéressé qui a pu ainsi exprimer d’emblée son avis sur la mesure envisagée. Puis elle a été accordée à la salle, ce qui a permis aux partisans comme aux adversaires du projet de défendre leurs points de vue. Au cœur des reproches formulés contre Monsieur Alain Clerc a figuré un manque récurrent de collaboration et de respect. 

L’ASSE a évolué, ces dernières années, d’une liste d’entente aux contours vagues en une formation plus structurée. Au cours du débat, son souci de s’organiser, et de mieux coordonner notamment ses municipaux et ses conseillers communaux, a été dénoncé comme une façon de réduire les opinions divergentes. Une position que le Comité a vivement contestée : il ne faut pas confondre le souhait de discuter, guidé par le désir de comprendre, et la volonté d’imposer une ligne politique à l’exécutif. Surtout, la décision d’amener l’affaire sur ce terrain a été perçue par beaucoup comme une tentative de détourner l’attention.

Un autre objet de discussion a été le moment « choisi ». Deux visions se sont opposées. Pour les uns, un parti doit éviter de « faire des vagues » à un peu plus d’une année des élections, et donc éviter de procéder à une exclusion. Pour les autres, il n’a rien à craindre de décisions difficiles mais justes. Au contraire : en mettant des valeurs au-dessus de la prudence tactique, il témoigne de son exigence et de son courage, des qualités précieuses chez qui prétend participer à la gestion d’une commune.  

Le scénario d’une troisième voie, qui aurait permis d’échapper à un vote pour ou contre l’exclusion, a été évoqué par plusieurs intervenants. N’était-il pas préférable d’attendre la sélection des candidats à la prochaine Municipalité pour prendre une décision ? Ne fallait-il pas produire une « charte » destinée à mieux cadrer les relations entre le Comité et les municipaux de l’ASSE ?

Le Comité a réagi à ces propositions en expliquant qu’il avait exploré cette troisième voie pendant des mois et que ses efforts n’avaient pas abouti.  L’assemblée n’échapperait pas au vote. Mais rien ne l’empêchait de se prononcer contre l’exclusion. Dans un tel cas, la plupart des membres du Comité présenteraient leur démission et remettraient à leurs successeurs le soin de régler le problème. « Nous ne sommes pas vissés à nos sièges », a expliqué la présidente, Madame Nathalie Dubuis.

Les statuts de l’ASSE rendent une exclusion difficile puisqu’ils exigent une majorité des deux tiers pour la prononcer. Dans le cas présent, cette règle supposait qu’au moins 34 des 50 personnes présentes la demandent. L’assemblée a tranché en faveur de l’exclusion par 39 oui, 8 non et 3 abstentions. 

Un score aussi net est de bon augure. Il démontre qu’une large majorité des membres de l’ASSE sont capables de se reconnaître autour de certaines priorités. Certes, l’assemblée a mis à jour des désaccords propres à causer des démissions. Mais elle a donné parallèlement au groupe l’occasion de mieux accorder sa pratique à ses valeurs, bref d’acquérir une plus grande cohérence.