« J’ai appris l’importance du courage »

Roxane Berner a récolté plus de 48% des suffrages lors du 1er tour des élections à la Municipalité de Saint-Sulpice. Un excellent score qui ne lui a tout juste pas permis d’obtenir le siège qu’elle briguait mais a convaincu l’Association Saint-Sulpice Ensemble (ASSE) de la représenter au 2e tour. Cette décision, prise à la quasi unanimité lors d’une assemblée générale extraordinaire, a été également motivée par les grandes qualités personnelles de la candidate et par la conviction qu’elle formerait une équipe soudée avec ses quatre colistiers déjà élus. Deux atouts précieux pour la commune. Interview découverte.

L’ASSE : Pouvez-vous nous décrire votre parcours… depuis le début ?

Roxane Berner : Je suis née en 1975 à Lausanne, puis j’ai habité quelques années à Renens avant de partir à Neuchâtel où j’ai suivi quasi toute ma scolarité. Je suis ensuite revenue dans la région lausannoise pour y passer une licence en Hautes études commerciales (HEC). C’est de ce moment que date mon premier contact avec Saint-Sulpice, puisque c’est là que j’avais trouvé mon studio d’étudiante. Une fois diplômée, j’ai obtenu du travail dans une institution sociale, le Centre Espoir, un lieu de vie pour les personnes souffrant de handicaps psychiques. Ma fonction initiale a été de moderniser cette structure pour lui permettre d’être certifiée ISO, ce qui supposait notamment d’y développer l’usage de l’informatique. Mon emploi suivant a été, après avoir rejoint son comité de direction, de diriger son service des ressources humaines. C’est à cette époque, en 2003, que je me suis installée à Saint-Sulpice en compagnie de mon mari et que j’ai fondé mon foyer, qui compte aujourd’hui quatre enfants et qui a été ma principale occupation pendant des années.

L’ASSE : Comment êtes-vous entrée en politique ?

Roxane Berner : En 2010, alors que ma vie se partageait entre ma famille et des missions temporaires, j’ai eu envie de me lancer un nouveau défi et de retrouver un espace propice à la réflexion. La commune a organisé cette année-là une séance d’information à l’intention des habitants intéressés par la politique. J’y suis allée et j’ai tout de suite accroché. Mon élection, en 2011, a été facile, étant donné qu’à l’époque il y avait à peine plus de candidats que de sièges à occuper. Rien à voir avec les élections suivantes, en 2016, et celles que nous venons de vivre. Le passage de la commune au scrutin proportionnel et la multiplication consécutive des partis ont eu le mérite de créer un réel engouement.

L’ASSE : Quels ont été les grands moments de votre engagement politique au Conseil communal ?

Roxane Berner : J’en citerais deux. D’abord, mon engagement en faveur de la mise en place d’une installation photovoltaïque sur les toits de l’école des Pâquis. J’étais alors toute jeune conseillère communale et peu de collègues étaient convaincus par cette proposition. Le projet n’en a pas moins été voté et aujourd’hui plus personne ne conteste son intérêt. Comme quoi, les mentalités peuvent changer rapidement… Je citerais ensuite, lors de cette législature, mon engagement en faveur de la professionnalisation des finances communales. Cela a été ma priorité pendant les trois années que j’ai passées à la présidence de la Commission de gestion et des finances. J’ai de l’expérience dans ces domaines et les dysfonctionnements qui existaient à l’époque m’avaient choquée.

L’ASSE : Pourquoi postuler maintenant à la Municipalité ?

Roxane Berner : Pour moi, il est important de « contribuer » à la vie de sa communauté. J’ai différentes idées qui pourraient simplifier l’existence des gens. Mais, de manière générale, je voudrais concourir à ce que la Municipalité de Saint-Sulpice soit plus proche des Serpelious, en se mettant davantage à leur écoute, et qu’elle se montre plus souple dans ses décisions quotidiennes. Elle devrait l’être tout particulièrement en ces temps de pandémie qui bouleversent nos vies et supposent d’adapter nos fonctionnements.

L’ASSE : Au moment de présenter votre candidature à l’ASSE le 11 novembre dernier, vous avez insisté sur vos valeurs. Quelles sont-elles ?

Roxane Berner : Ma première valeur est le respect des gens et de la nature. J’accorde ensuite une très grande importance à l’intégrité, à la droiture. En politique, cela revient notamment à dire ce qu’on fait et à faire ce qu’on dit. J’ai appris aussi l’importance du courage. Il ne faut pas espérer que les problèmes se règleront tout seuls. Il faut les prendre en mains dès qu’ils apparaissent même si cela n’est pas facile. Il arrive trop souvent que des petits soucis négligés par faiblesse de caractère deviennent de graves problèmes. Enfin, je tiens à l’équité, qui n’est pas l’égalité. Nous ne sommes pas semblables. Placés sur une même ligne de départ, on ne peut pas attendre la même course d’un lièvre, d’une tortue et d’un poisson rouge. Mais il faut donner leurs chances à tous, en les prenant tels qu’ils sont, là où ils sont, pour leur permettre de donner le meilleur d’eux-mêmes.