Un municipal sortant de l’ASSE ne se représente pas en raison du « tournant à gauche pris par ce parti » : faux. « L’ASSE va de l’extrême gauche à l’extrême droite » : encore faux. « L’ASSE veut augmenter les impôts de huit points » : toujours faux. Depuis le début de la campagne électorale, les contrevérités pleuvent sur l’Association Saint-Sulpice Ensemble. Certaines sont même soigneusement répétées pour s’imposer malgré leur manque de fondement. Las ! Nous sommes loin des échanges salutaires d’arguments et de la confrontation bienvenue des opinions que la période est censée favoriser. Nous avons affaire ici à de la désinformation.
La désinformation a une origine et des relais. L’origine est la volonté consciente d’une personne ou d’un groupe de personnes de jeter le discrédit sur autrui en recourant à l’ample panoplie de l’affabulation : mensonge pur et simple, mensonge par omission (un fait sorti de son contexte, par exemple), exagération éhontée, interprétations fantaisistes, etc. Les relais sont des individus qui, par volonté de nuire, par désir de plaire ou par naïveté, accréditent ou propagent des « bobards » jusqu’à leur donner un vernis de crédibilité.
Cette fonction de relais est tenue traditionnellement par le bouche-à-oreille, qui contribue de manière notoire à colporter de fausses nouvelles. Elle est démultipliée aujourd’hui par Internet et les réseaux sociaux, qui permettent à tout un chacun de diffuser n’importe quelle bêtise sans contrôle préalable, puis de recevoir la bénédiction de tiers qui, d’un clic ou d’un commentaire précipité, viennent appuyer leur message.
La commune de Saint-Sulpice souffre du handicap d’être peu couverte par les médias professionnels, qui ont pour principe intangible de vérifier l’information avant de la diffuser. Privée de ce garde-fou qui ramène constamment à la réalité des faits, elle est plus exposée aux dérapages que ses voisines Lausanne, Morges ou Renens, où la rumeur se heurte plus souvent à un traitement rigoureux de l’information. Il revient dès lors à chacun – en tout cas à chaque personne soucieuse de vérité – de se défendre.
Comment ? Des moyens existent pour « limiter la casse ». Le plus simple consiste à poser des questions à ses interlocuteurs : qu’entendez-vous par là ? pouvez-vous être plus précis? Cette méthode s’avère déjà d’un précieux secours. Il est étonnamment fréquent qu’une personne portant des accusations générales se montre incapable de les étayer par des exemples. Signe qu’elle parle probablement « en l’air ».
Cela dit, pour qui veut approcher la vérité, la règle de base est de ne jamais se fier à une seule source mais de confronter les propos de l’accusateur avec ceux de l’accusé ou, lorsque la situation s’y prête, avec des documents officiels (tels les procès-verbaux des séances du Conseil communal). Une telle démarche exige un effort. Mais c’est là le prix d’une opinion sérieuse. La vérité n’est pas offerte sur un plateau. Elle se donne à qui la cherche.